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Retiro

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Ses doigts jouaient "La vie en rose" sur le bord des verres diversement remplis d'eau, et dont la pluie insistante s'apprêtait à modifier les tonalités. Le romantisme désuet de la chanson s'accordait bien à l'atmosphère de ce jour gris de novembre, je lui ai donné dix euros; "c'est Noël!", s'est-il exclamé. Il est vrai que les badauds pressés par le mauvais temps ne s'arrêtaient guère.

À deux pas de là se trouve le "Palais de cristal", vestige de l'exposition coloniale de 1887 dessiné par Ricardo Velázquez Bosco. pour accueillir une représentation de la faune et de la flore philippines. Les employés jonglent avec des seaux pour récupérer l'eau qui goutte des verrières dont le temps a relativisé l'étanchéité. On pourrait le rebaprtser "Palais des selfies", tant cette activité semble devenue la principale, sinon unique obsession des visiteurs. Je suis toujours étonné par les poses en biais, sourire niais, que prennent les jeunes filles espérant - j'imagine - ressembler ainsi aux influenceuses dont elles suivent le profil sur TikTok. Jeu de miroirs. jeu d'apparences.

Les jardins du Retiro, qui s'étendent sur 145 hectares en plein centre de Madrid,  remontent aux années 1640.  Le comte-duc d'Olivares, favori de Philippe IV, lui offrit ces terres situées autour du Monastère des Hiéronymites de Madrid Cette résidence secondaire royale devint un endroit apprécié par la cour pour la fraîcheur de ses bois. On y jouait des batailles navales sur le grand étang, du théâtre, on y organisait des bals. Aujourd'hui inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO, le parc est un rendez-vous apprécié des familles, des touristes et des sportifs en tous genres.

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Madrid, 16 novembre 2022. Leica M10, Summicron 35mm. f2

© Jean-Claude Péclet 2022. Reproduction soumise à autorisation.

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