"L'Hebdo" en 1984

Négatifs retrouvés récemment en faisant des recherches pour un estimé collègue de ce défunt magazine où j'ai travaillé pendant une douzaine d'années.

 

Les images ci-dessus ont été faites peu après mon arrivée probablement, la feuille enveloppant les bandes indique "juillet 1984". C'était une époque heureuse, traversée par une houle de bonnes énergies et une certaine naïveté insouciante. Nous ne doutions de (presque) rien, avions du plaisir à faire ce que nous faisions, à nous retrouver dans nos nouveaux locaux sous le Pont Bessières à Lausanne. Je retrouve un peu de cette ambiance dans les photographies. Intéressant aussi de constater qu'il n'existait encore aucun ordinateur: Alain Jeannet a amené le sien, un Macintosh 512k enveloppé dans un gros sac à dos, peu de temps après. À ce moment-là, nous tapions nos textes sur des feuillets roses qu'un coursier amenait chez Edipresse, à l'avenue de la Gare. Des typographes saisissaient la copie, les pages étaient montées et reproduites sur des films que des taxis amenaient, deux soirs par semaine, à l'imprimerie Ringier d'Adligenswil. Hiver comme été, par la N12 parfois verglacée du côté de Châtel-St-Denis. C'est un petit miracle qu'il ne soit jamais arrivé d'accident pendant ces années.

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Un jour qu'on nous faisait visiter l'imprimerie en nous vantant les grosses antennes paraboliques sur le toit grâce auxquelles les pages du Wall Street Journal, envoyées par satellite, étaient imprimées simultanément en Europe et aux Etats-Unis, j'ai osé la question: "Et en ce qui concerne L'Hebdo qui est fabriqué à une centaine de kilomètres d'ici, à vol d'oiseau, ne pourrait-on trouver une solution similaire, ou par ligne terrestre?" Je ne me souviens pas des explications détaillées, mais la réponse était que non, en Suisse, ce n'est pas possible. Notamment parce que le monopole PTT facturait alors des milliers de francs la location d'une ligne dont la capacité n'excédait pas 64kb/seconde...

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Deux ans plus tard, nous avions tous notre Mac à notre poste de travail, et les pages du magazine étaient envoyées directement par ligne téléphonique à Adligenswil.

 

Les négatifs de ces images, sortis de je ne sais plus quel boîtier bon marché, étaient en piteux état, rayés et incrustés de poussières tenaces. Il aurait fallu les relaver, un par un, pour un résultat non garanti. J'ai donc fait ce que j'ai pu avec un scanner à plat Epson V850 et le logiciel Lightroom.