Allegro vivace
(de Balstahl à Couvet par la Route Verte du Jura)
Au pays de "Mondia".
Oensingen - Balstahl: c'est probablement la plus courte voie ferrée de Suisse, quatre kilomètres seulement, desservie par une compagnie privée. A la fin du 19ème siècle, on ambitionnait de la prolonger en tunnel sous le col du Passwang jusqu'à Bâle pour en faire une liaison internationale, mais la concurrence du Jura-Gothard en décida autrement. Reste cette ligne-croupion en cul-de-sac desservant les usines qui utilisaient la force hydraulique de la Dünnern et de l’Augstbach. Ici se sont développées les industries métallurgiques de von Roll, de la cellulose et du papier.
Les traces de cette activité se lisent encore dans les constructions serrées dans une cluse jurassienne, une architecture faite pour séduire le photographe aux aguets qui sommeille en moi.
J'en oublie ma casquette sur la banquette du train, m'en rends compte alors que nous tirons déjà nos valises vers l'hôtel Balstahl, fonce la rechercher... et me trouve coincé dans le convoi qui repart dans l'autre sens! Heureusement, il s'arrête à Klus, moins d'un kilomètre plus loin, j'en suis quitte pour me dégourdir les jambes, avant de partir pédaler sur la "Route Verte".
La balade vélocipédique de quatre jours que nous avons choisie est aussi un test. Alors que résonne le gong de la septantaine, le temps est-il venu de se mettre au vélo électrique?
Balstahl n'est pas le pire endroit pour débattre de cette épineuse question. La ville fut le siège de la société Mondia, créée en 1933, dont les beaux vélos en acier remportèrent le Tour de Suisse. Mondia devint en 1985 le plus grand fabricant de bicyclettes de Suisse, racheta Allegro, autre marque célèbre, avant de disparaître en 2013. Deux ans plus tard, je prenais ma retraite, un de mes premiers projets fut de restaurer un vélo Allegro déniché dans une grange poussiéreuse, et que voici:
Pour les spécialistes, précisons que ce modèle Allegro datant du début des années 60 n'offre que cinq vitesses et deux plateaux de 47/52 dents. Autant dire qu'il exige des cuisses d'acier dans les montées. Je possède deux autres vélos plus aptes à avaler les pentes helvétiques, mais il faut bien l'avouer: l'époque où j'alignais quelque 8000 km. par année est révolue, et même celle plus récente où je traversais la France avec pique-nique et bagages.
L'énergie décline, lentement mais sûrement. Ce n'est pas seulement un phénomène physique. Une forme d'ennui s'installe au guidon quand le principal spectacle offert à nos yeux est celui de la sueur gouttant sur le bitume. Le moment est peut-être venu de raviver le plaisir.
Esthétiquement, le Flyer Gotour 5 électrique réservé chez Eurotrek (ci-dessous) est à l'Allegro ce qu'un tracteur représente face à une Alfa Romeo, mais avec les quelque mille mètres de dénivelé quotidien qui nous attendent, son attrait se situe dans un autre registre...
La guerre du safran.
Nous avons réservé une nuit d'hôtel supplémentaire à Balstahl la veille du départ, histoire de ne pas nous stresser et de nous familiariser avec nos montures électriques.
Perchée sur un rocher, accessible par un chemin terreux qui, par endroits, affiche ses 20% de pente, le château de Neu Falkenstein est un but tout désigné pour une course d'essai. Démarrage en côte avec assistance maximum, freinage sur gravillons, mode "éco" au plat: tout y passe. Essai concluant. Les vélos sont assez lourds (28 kg.) mais stables et maniables.
Comme son nom ne l'indique pas, ce château verrouillant l'accès au col du Passwang, est plus ancien que celui de Alt Falkenstein, près de Klus. Il date du XIIeme siècle et fut notamment la propriété des seigneurs de Bechburg. Vers 1374, l'évêque de Bâle Johann von Vienne sollicita leur aide lors d'une des nombreuses querelles de voisinage mais "oublia" de les indemniser. Hermann von Bechburg décida de récupérer cette dette en attaquant une caravane de marchands bâlois qui transportaient, entre autres, du précieux safran. Ce pillage provoqua en retour un siège du château qui dura quatorze jours et finit tragiquement, les seize défenseurs survivants étant décapités par les vainqueurs.
Sur la route du retour, je me perds volontairement dans l'ancien quartier industriel de Balstahl - seule la cheminée en briques de l'entreprise Swiss Quality Paper y déploie aujourd'hui son panache blanc - qui est aussi devenu une sorte de musée à ciel ouvert pour le matériel ferroviaire de jadis.
L'art du salut.
Nous dormons dans ce qui fut un imposant grenier à blé, bercés par le gargouillis de l'Augstbach, pendant que les batteries de nos vélos se chargent à bloc dans un hangar aménagé ad hoc. La région du Jura a compris le parti qu'elle peut tirer de l'e-tourisme!
La première étape de 45 km. rejoint Delémont par le Passwang, qui tutoie les mille mètres d'altitude, et un autre "béquet" moins élevé mais plus raide. Au troisième lacet se présente la situation que j'attendais et redoutais en même temps: nous doublons un couple ahanant sur ses vélos sans assistance, alourdis par de grosses sacoches (nos bagages, eux, sont acheminés d'un hôtel à l'autre). Combien de fois, tandis que je roulais à la seule force des mollets, ai-je jeté un regard à la fois envieux et condescendant sur ces fainéants qui montent, droit comme des "i" sur leur selle, sourire aux lèvres, appuyant juste ce qu'il faut sur les pédales de leur e-bike? Aujourd'hui, les rôles sont inversés. Le moment est arrivé de tester le "Bonjour!" à la fois ferme, amical, compatissant mais pas trop, encourageant sans triomphalisme. C'est tout un art de faire sentir dans un seul mot, un sourire que oui, nous aussi avons consenti cet effort, et pas qu'une fois, mais qu'il y a un temps pour tout et que moralement, nous sommes de tout coeur avec eux...
Le couple de cyclistes rend notre salut d'un hochement de tête à peine esquissé: ils ont besoin de tout leur souffle pour avancer dans la touffeur de cette matinée de juin. Au dernier virage avant le col, nous nous arrêtons à l'Alpenblick pour un café accompagné d'un biscuit. L'emballage du mien propose cette citation d'Oscar Wilde: "Expérience: nom dont les hommes baptisent leurs erreurs".
La montée vers le Passwang
Ancienne ferme près de Mümliswil
Vitrail de la chapelle de Heilg-Blut
Une abbaye presque millénaire.
Dans la longue descente du Lüsseltal nous attend une divine surprise: l'abbaye de Beinwil. Un sobre panneau invitant à prendre une petite route bien pentue sur la droite. Soyons francs, chers frères et soeurs de la Sainte-Pédale: sur des vélos "normaux", rebutés par ces 300 mètres de montée, nous serions passés tout droit malgré un écriteau promettant des glaces de fabrication artisanale à la ferme. Et nous aurions eu tort. Le cloître quasi millénaire de Beinwil est un havre de paix et de beauté dans son écrin de verdure. Un héron monte la garde au bord de l'étang au-dessus duquel nous parquons nos bécanes.
Beinwil accueille aujourd'hui une communauté orthodoxe mais reçoit aussi des hôtes de différentes religions. L'ensemble architectural est remarquablement harmonieux bien que différents styles s'y soient exprimés au fil des siècles, on y trouve un jardin de plantes médicinales et aromatiques délicatement ombragé. Et des glaces maison, bien entendu!
Liesberg, usine d'aluminium
Moulin de Joggenhus
La Birse près de Sohyières
Delémont.
Au terme de cette première étape imprégnée de chlorophylle, l'arrivée à Delémont est, disons, surprenante. La ville paraît à la fois assoupie au soleil et sens dessus-dessous. Des chantiers partout, des détours, contraste violent entre des maisons de maître à l'abandon et des centres commerciaux étalant leurs façades aveugles de béton (années 70) ou de verre (années 2000) aux carrefours stratégiques de la ville.
Notre hôtel se trouve juste en face d'un vaste complexe qui abritera la grande salle de théâtre du Jura. Difficile, en l'état, de savoir ce que cela donnera. Pour l'instant, j'ai l'impression d'un urbanisme flottant entre deux siècles, cherchant son centre de gravité. Dans le prolongement de la gare, un nouveau "campus" affiche sa raideur striée tandis que l'on rénove les stucs de façades Belle Epoque à quelques pas de là. La Coop, aussi en chantier, s'accompagne d'une sorte de Rubik's Cube géant. Et, au milieu de tout cela, l'arche demi-millénaire du Pont de la Matière sur lequel deux jeunes amoureux se comptent fleurette.
Réveillé avant le lever du soleil, j'aime l'heure bleue où les rues désertes se présentent dans leur vérité crue, sans l'agitation urbaine qui empêche de lever le nez. C'est à ce moment qu'ont été faites les images ci-dessous.
Sans le Fritz.
Bilan énergétique de la première étape: alors que mon compteur indiquait au départ 103 kilomètres d'autonomie en mode "éco" (que j'ai parfois délaissé au profit du mode "standard" dans les fortes montées), il en reste encore plus de trente à l'arrivée. Bonne nouvelle: la charge de la batterie suffit amplement pour une journée de parcours vallonné sans qu'il soit besoin de la recharger en route.
La deuxième étape, de Delémont à Ste-Ursanne, est un poil plus courte mais comporte deux difficultés moyennes culminant à quelque 800 mètres d'altitude chacune. Nous ne nous arrêtons guère au sommet de la première, le col des Rangiers. Depuis que les Béliers ont vandalisé, renversé le "Fritz" puis fracassé sa tête, la sévère sentinelle des Rangiers commémorant la mobilisation de 1914, les restes de la statue sont conservés dans un lieu tenu secret en attendant des jours meilleurs, privant ainsi le visiteur d'un bel exemple de kitsch patriotique. Le restaurant est fermé, le parking désert: autant se laisser glisser dans la descente et les odeurs de foin.
A hauteur de la Malcôte, nous décidons de faire un petit détour par le château de Pleujouse. Là encore, les lacets de la route qui y conduit nous auraient découragé avec un vélo normal, mais avec le coup de pouce de la fée électricité, nous pouvons aller croquer notre pomme sur les murs vénérables du hameau distant de cinq kilomètres.
Le saint et son ours.
Selon la légende (peu fiable), St-Ursanne aurait été, avec Gall, un des douze compagnons de route du moine irlandais Colomban qui ont rechristianisé l'Europe au VIIeme siècle. Toujours selon la légende, il aurait domestiqué un ours qui avait dévoré son âne. C'est en tout cas ainsi qu'il est représenté dans la grotte-ermitage dominant le village au bord du Doubs. Il a plus l'air de s'y ennuyer que de méditer, ou sont-ce les 180 marches gravies dans la chaleur humide de l'après-midi qui faussent ma perception?
Du village de Saint-Ursanne, je conserve le souvenir ému de rencontres photographiques où les tirages noir-et-blanc étaient exposés dans la cour du cloître, où l'on buvait l'apéritif en toute camaraderie avec des grands maîtres du reportage. C'était il y a fort longtemps. Aujourd'hui, je suis surtout aveuglé et assourdi.
Aveuglé par la blancheur des rues encore recouvertes du sable clair utilisé pour caler les pavés après des travaux de voirie, par la blancheur des fontaines fraîchement décapées de leur patine (sous l'arche du Pont St-Jean-Népomucène, la commune en appelle au soutien public pour ces travaux à 7 millions de francs). Assourdi par les conversations bruyantes des touristes avalant leur plat du jour sous une voûte.
Victime de son succès comme la plupart des écrins médiévaux, à la fois riche d'histoire et pauvre de moyens, St-Ursanne dégage en ce moment un air ripoliné, aseptisé. Tant qu'à faire, on a envie de lui reprocher ses fautes de goût. Les chaises en plastique sous une enseigne en fer forgé, la tête empaillée de sanglier recouverte d'un casque de plastique qui "orne" la salle à manger de l'hôtel de la Couronne, l'écriteau "N'engueulez pas le patron - la patronne s'en charge déjà" qui fleure son humour de grand-papa.
Vous m'objecterez que ces petites approximations, cette "rusticité républicaine" comme disait l'ex-conseillère fédérale Ruth Dreifuss font partie du charme local. Admettons. Il fait très chaud, me voilà grognon face à la foule, attendons que ça se tasse. Comme à la Delémont, c'est au petit matin, juste avant les premiers rayons du soleil, que je m'ouvre vraiment à la magie de St-Ursanne désert et silencieux
Sur les hauteurs.
Depuis les bords du Doubs, il n'y a d'autre choix que de remonter. Montmelon, La Seigne, Sceut, St-Brais... jusqu'au plateau des Franches-Montagnes à quelque mille mètres d'altitude. Route agréable en bonne partie ombragée à travers bois. Là encore, nous dépassons des cyclistes "sans assistance" peinant dans la côte, mais il faut reconnaître qu'on s'habitue assez vite à cette inégalité de destinées.
A Saignelégier nous attendent deux "incontournables". D'abord une halte au Café du Soleil où, en 2018, le batteur Daniel Humair - enfant du Jura - a donné un concert spécial pour ses 80 ans. Après ce concert, et après celui de Han Bennink (74 ans) à Chorus, je suis à peu près certain que la pratique régulière de la batterie génère une forme particulière d'énergie remontant des baguettes vers le musicien et lui garantit sinon la vie éternelle, du moins un tonus supérieur au commun des mortels.
Notre tonus à nous recèle moins de mystère. Désormais confiants dans l'autonomie de nos batteries, nous nous abandonnons à la contemplation des vergers, des murs de pierre sèche, des chevaux trottant en semi-liberté. Et nous prenons le temps d'un circuit pédestre autour de l'autre incontournable de la région, l'étang de la Gruère. A éviter si possible le week-end: l'endroit est tellement prisé qu'il a fallu instaurer un sens de visite obligatoire (avec de vrais écriteaux de signalisation routière!) sur le chemin de rondins. Heureusement, ce n'est pas encore la haute saison et nous sommes un mercredi, on entend encore coasser les grenouilles.
Sur ce troisième tronçon du voyage, la Route Verte mérite pleinement son nom: on glisse sur le velours des pâturages jurassiens, c'est ma foi assez grisant.
Tout comme l'est l'arrivée au sommet du Mont-Soleil (1247 mètres d'altitude), le slalom entre les éoliennes... et la chaise longue à l'Auberge de l'Assesseur. Cette imposante ferme d'altitude - plus cossue que ses voisines - n'a pas toujours été l'établissement de charme qu'elle est devenue aujourd'hui. On y prélevait la dîme, c'est-à-dire l'impôt en nature au profit des princes-évêques de Bâle. Observez les énormes dalles polies de l'entrée, imaginez les paysans venus payer leur dû, traînant les pieds à le faire. Parmi eux figuraient des anabaptistes chassés d'Alsace par Louis XIV, mal vus aussi par les Bernois réformés qui les chassèrent sur les hauteurs, là où les terres sont plus rudes à cultiver.
On compte aujourd'hui encore quelque deux mille anabaptistes dans les cantons de Berne et du Jura, dont la communauté de La Chaux d'Abel, non loin de l'auberge. C'est toute cette histoire que condense le splendide bâtiment rénové avec beaucoup de soin, jusqu'aux couettes de lits à carreaux rouges et blanc où l'on s'endort sous le regard soyeux de vaches artistiquement photographiées.
Réflexions agricoles.
Les paysans sont des gens motivés et polis. Pas seulement parce que l'un d'entre eux vient de refermer avec un grand sourire la barrière à vaches que nous venons de franchir, mais surtout parce qu'après le net rejet de deux initiatives populaires demandant de supprimer les produits phytosanitaires de synthèse, de grands "Merci" fleurissent dans les champs où les agriculteurs disaient tout le mal qu'ils pensaient de ces textes.
Comme citoyen, ces votations m'ont donné pas mal de fil à retordre. D'un côté, j'étais tenté d'envoyer un "signal fort", comme on dit, aux milieux agricoles qui, assez systématiquement, n'atteignent pas les objectifs de biodiversité pourtant modestes que leur fixe le Conseil fédéral. Et qu'ils ne viennent pas nous dire que les bobos urbains sillonnant les campagnes en vélo électrique n'ont pas à imposer aux paysans la façon de conduire leur tracteur et leur train de ferme! Primo, nous ne cessons de voter sur des sujets où nous ne sommes pas des spécialistes, ainsi le veut la démocratie. Secundo, les Suisses paient cher les produits de la ferme, et doublement: par des prix plus élevés qu'ailleurs, et par leurs impôts qui financent les quelque quatre milliards annuels de subventions agricoles. Qui paie commande.
De l'autre côté, j'avais des doutes sur l'efficacité des initiatives proposées, celle dite "eau propre" en particulier, et je dois reconnaître que la campagne des opposants a été excellente. Ce n'était pas seulement du marketing politique, on a senti l'engagement personnel et sincère de nombreux agriculteurs qui, c'est vrai, ont déjà consenti beaucoup d'efforts pour s'adapter à des conditions changeantes.
Cela fait plus de trente ans que je sillonne les campagnes romandes à vélo, à pied ou en voiture. Je les ai vues changer, pour le meilleur et le pire. Des fermes plus aérées, de meilleures conditions de vie pour le bétail (quoi qu'en disent les antispécistes), une attention plus soutenue à l'hygiène et aux processus naturels, un retour de variété dans certains fruits. Mais aussi des sillons morts, saturés d'engrais, tirés au cordeau, où ne bouge plus aucun ver de terre; des campagnes de plus en plus géométriques que ne survolent plus insectes et oiseaux, des zones humides en constante régression parce que non-rentables; des arguments de mauvaise foi pour justifier cette désertification verte...
Alors j'ai coupé la poire en deux. Non à l'initiative "eau propre", oui à l'autre. Manifestement, mes concitoyens n'ont pas fait dans la dentelle: non aux deux, assez sèchement et avec des pourcentages quasi identiques.
Je pense à tout cela aussi en pédalant sur les routes jurassiennes, en remarquant au passage que les vergers, les haies, les habitats variés y sont plus présents que sur le Plateau.
La quatrième et dernière étape, longue d'une cinquantaine de kilomètres, offre peu de difficultés jusqu'à notre destination finale, la gare de Noiraigue. Du coup, le jeu consiste à "tirer" le moins possible sur la batterie pour voir qui conservera la plus grande réserve à l'arrivée. Je perds de quelques kilomètres, mais l'un et l'autre aurions pu sans problème remonter le Val de Travers jusqu'au col des Etroits au-dessus de Sainte-Croix et redescendre ensuite sur Yverdon, soit près de 100 kilomètres au total avec une batterie de 623 MWh. Test concluant.
Côté parcours, nous longeons La Chaux-de-Fonds et décidons de ne pas nous y arrêter. La campagne arrosée par les pluies de mai et réchauffée par le soleil de juin est si luxuriante qu'on ne se lasse pas de la voir se dérouler sous nos pneus. Telle est la magie cinématographique du vélo qui permet d'enchaîner différents paysages - la montée sur La Sagne, la large plaine des Ponts-de-Martel et ses tourbières, l'échappée sur le Creux-du-Van - sans que l'ennui s'en mêle. Avec l'aide modérée de la fée électricité, c'est encore plus facile.
A propos de fée, verte cette fois, une dernière distraction de ma part me fait acheter des pavés du chocolatier Jacot que je crois rehaussés d'absinthe... jusqu'à ce que je réalise, rentré à la maison, que j'ai choisi la version pour enfants, sans alcool
.
Allons bon, il va falloir y retourner!
Fuji X100V
© Jean-Claude Péclet, 2021. Reproduction soumise à autorisation