Le château de François Monthoux
Bien sûr, la comparaison est facile. Fin juillet, une nièce d'Amérique et moi-même visitions l'exposition d'ouverture du nouveau Musée de la photographie à Lausanne. Il y avait là une trentaine de visiteurs à tout casser, après une inauguration à grand renfort de communiqués. L'accrochage un peu fourre-tout et le cadre nous ont moyennement impressionnés. Dix jours plus tard, j'emmenais une voisine au bord du Toleure à Saubraz, où un fou joyeux malaxe depuis un mois un château d'argile sorti tout droit de son imagination. Une bonne centaine de personnes enthousiastes se pressaient au bord de la rivière.
D'un côté un cube de béton à cent millions de francs, architecture sophistiquée et froide. De l'autre une construction éphémère que la pluie (qui finira bien par tomber) et les crues effaceront progressivement.
François Monthoux puise son inspiration dans la nature, le monde médiéval. Il peint, crée des jeux de tarots, des statuettes de chevaliers, peint, se promène la nuit, attentif aux rumeurs et aux traces des animaux peuplant le pied du Jura. Ses vidéos parfois oniriques, parfois didactiques permettent à tout un chacun de l'accompagner dans ses balades. Plutôt que d'allonger ce texte de présentation, en voici une, mise en ligne le 14 août 2022, intitulée "La Salamandre, le Fou, l'Hermite". Pour faire plus ample connaissance avec lui, allez voir son site. Ou, si vous êtes dans la région, descendez la route qui mène de Saubraz à Bière, soyez attentif à l'écriteau de bois indiquant "Château Monthoux" deux cents mètres avant le pont enjambant le Toleure, marchez cinq minutes vers le bord de la rivière. Peut-être l'y verrez-vous en chair et en os, ce qui est toujours mieux que des images.
Saubraz, 1er août 2022. Photographies au Rolleiflex film Tri-X (formats carrés) et iPhone.