
Agiez

C'est en allant manger au restaurant Le Normand à Agiez (très recommandable) que j'ai remarqué ce beau manoir juste à côté. Ce dimanche-là, le soleil avait ouvert les corolles d'un parterre de jolies fleurs jaunes au pied de l'arbre au premier plan. Spectacle étonnant pour un mois de février frisquet. J'y suis retourné deux jours plus tard avec mon appareil, mais hélas, la brume de la plaine de l'Orbe avait repris le dessus, les corolles s'étaient refermées et le temps plus que frais m'a obligé à mettre des gants de laine, c'est ainsi que j'ai égaré dans l'herbe le bouton "soft release" Komaru laqué noir patiné - on est snob ou pas - qui, après un an d'utilisation, donne vraiment plus de stabilité au moment du déclenchement. Enfin voilà, j'ai quand même fait quelques images au village avant de remonter dans ma voiture.
Sur le manoir lui-même, j'ai trouvé quelques renseignements. Les corps de bâtiment visibles aujourd'hui datent de 1699 et 1701, mais il y avait un petit château bien avant à cet emplacement. Les lieux furent occupés par un chevalier Bencelinus (j'adore ce prénom!), cité dans les chroniques du Xlle siècle parce que, "entouré d'embûches", il s'était réfugié au proche couvent de Romainmôtier. Agiez devint d'ailleurs une dépendance des moines qui y placèrent un "mayor", Antoine Cosson (fin du XVè), puis Amédée Thomasset. Il paraît qu'ont voit encore contre la porte d'entrée les coups portés par les bourla-papey en 1802. Bon, j'ai bien regardé, pas vu grand chose; un monsieur qui vivait là le pouvait me renseigner.
Agiez compte un peu moins de 400 habitants ppour une surface de 546 hectares, dont pas mal de forêts, quelques exploitations agricoles, une laiterie (devenue un simple centre de distribution), quelques artisans... et un restaurant. Le nom d'Aziacum, d'origine gallo-romaine, apparaît au XIe siècle, quand le Roi Rodolphe III de Bourgogne fit une donation de la localité au monastère de Romainmôtier.


Coussin brodé sur un banc de l'église



Décoration sculptée de porte


Agiez, 18 février 2025. Leica M11 + apo-Summicron 35mm.
© Jean-Claude Péclet. Reproduction soumise à autorisation.