Joue-moi du Shakespeare...
Petit exercice théâtral. Vous tirez d'une pièce de Shakespeare une citation bien savoureuse, riche en images. Celle-ci par exemple: "Quoi donc ! Moi aimer ! Moi faire la cour ! Une femme, véritable horloge d'Allemagne, toujours à réparer, toujours dérangée " ("Peines d'amour perdues"). Vous demandez à un modèle - si possible un peu leste et désinhibé - de prendre la pose exprimant le sens dominant de la citation par le geste, la mimique du visage (dans le cas ci-dessus: l'arrogance du macho misogyne). Vous réglez l'éclairage de manière à souligner cette attitude, ajoutez un accessoire (le minimum) en cas de besoin... Etvous déclenchez.
L'exercice est simple en théorie, plus compliqué à mettre en pratique avec des amateurs. Après avoir vainement essayé avec le personnel infirmer qui me soignait au CHUV, une amie et un groupe de retraités, je me suis dit qu'il serait plus facile de commencer avec un comédien professionnel. Il s'agit d'Alfredo Gnasso, que le public romand a vu dans de nombreuses mises en scène de Charles Apothéloz et Philippe Mentha, à la TV comme "professeur Gnasso" et plus récemment à l'opéra de Lausanne dans "Le chanteur de Mexico". Ce qui suit est un premier essai - perturbé par un accumulateur de flash défaillant et enrichi au final par une improvisation sur Néron...
"Je vais faire de toi une mouillette de clair de lune, fils de pute, couillon frisotté, dégaine!" (Le Roi Lear)
"En dépit de mon dépit, il faut que je me repose un peu" (Henry VI)
"J'ai l'air d'un saint quand je fais au mieux le diable" (Henry VI)
"Faites rage, soufflez, vous, trombes d'eau et déluges"
(Roi Lear)
Et pour terminer, une impro sur le thème:
Les Grands Moments de l'Histoire:
Néron face à Rome en flammes
© Jean-Claude Péclet. Reproduction soumise à autorisation